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L'empire Abbasside

Les dernières années du califat des Omeyyades furent obscurcies par de nombreux problèmes : tensions aux frontières, soulèvements dans différentes provinces, dont certaines étaient proches du centre du pouvoir omeyyade. En dépit de la loyauté et de l'efficacité des régiments syriens d'élite Ahl al-sham, les derniers califes omeyyades ne possédaient pas assez de troupes pour contrôler la situation. En 750, la dynastie fut détrônée par le clan rival des Abbassides qui choisirent l'Irak comme centre administratif de leur dynastie, et non plus la Syrie, car l'Irak était la plus proche du véritable centre de l'ancien pouvoir des Abbassides, le Khorassan, situé à l'est de l'Iran.

Les raisons de l'effondrement des Omeyyades sont complexes et, malheureusement, la vérité est parfois difficile à découvrir parce que des sources favorables à la dynastie des Omeyyades ont été systématiquement détruites par les Abbassides après leur victoire. La réputation des Omeyyades fut en conséquence ternie par des récits insistant sur leur tendance à l'ivresse, à l'indifférence religieuse et à la corruption administrative. En effet, les vins peu alcoolisés étaient largement consommés dans l'ancienne société islamique, et les représentations humaines et animales figuraient souvent dans les peintures murales, les tissus, les céramiques et les objets en métal. Il existait même une tradition de poésie légèrement érotique. Les Omeyyades eurent à affronter une opposition particulièrement virulente de la part d'une secte puritaine - les kharijites - pour qui l'autorité ne provenait pas que de Dieu seul. Ces zélotes tentèrent d'instaurer des républiques théocratiques et d'assassiner les chefs qu'ils désapprouvaient.

La conduite de ces raids demandait beaucoup d'efforts; ils servirent de base au livre de techniques militaires le plus anciennement connu en Arabie.

Les défenseurs des descendants d'Ali, en tant que prétendants au titre de calife, formèrent une autre secte religieuse connue sous le nom de Shi'a (chiisme). En même temps, les nouveaux convertis à l'islam, parmi lesquels se trouvaient les mawali, ou clients, eurent un rôle militaire et administratif de plus en plus important. Malheureusement, beaucoup d'entre eux se plaignaient parce que les Arabes étaient mieux traités qu'eux et que donc ils ne bénéficiaient pas de cette légalité que la conversion à l'islam était censée leur apporter.

Ce mécontentement fut exploité par un agitateur politique, Abu Muslim, qui agissait dans la province orientale du Khorassan. Curieusement, c'était une partie du monde iranien qui avait été colonisée par des tribus arabes à la suite de la conquête islamique. Les descendants de ces colons, dont certains avaient épousé des autochtones, étaient fortement imprégnés de la culture et des traditions militaires iraniennes, mais ils se considéraient quand même comme des Arabes. C'est au Khorassan qu'Abu Muslim créa un mouvement révolutionnaire qui remporta un certain nombre de victoires dont la plus célèbre eut lieu dans la vallée du grand Zab, au nord de l'Irak, en 750.

Le dernier calife omeyyade, Marwan II, s'enfuit vers l'ouest, tentant peut-être d'atteindre l'Afrique du Nord ou al-Andalus en Espagne, où se trouvaient d'importantes armées omeyyades. Sa mort, en Egypte, fut suivie d'un massacre du clan des Omeyyades par les Abbassides victorieux. Un survivant devait cependant atteindre la péninsule Ibérique et il allait réinstaller le pouvoir des Omeyyades.

Les Abbassides prétendaient descendre de l'oncle de Mahomet, al-Abbas, du clan des Hachimides, ce qui les avantageait par rapport à leurs rivaux, les Omeyyades, et leur offrait aux yeux des musulmans sunnites orthodoxes une plus grande légitimité. En revanche, cela les desservait face aux partisans des descendants d'Ali, qui prétendaient, eux aussi, au rôle de calife. 

Le Ribat de Monastir en Tunisie. Le terme vient de la racine arabe " RBT " signifiant : " lier ", " attacher " .A l'origine c'est une fondation fortifiée, souvent installée dans une région frontalière du monde islamique et qui rappelle les monastères chrétiens. Elle servait de camp de base pour les expéditions de la Guerre Sainte, ainsi que de point d'appui à la protection d'un territoire et , parfois , de lieu de retraite religieuse. De fait le terme a aussi été utilisé pour désigner un couvent habité par des adeptes du soufisme. Il est aussi utilisé pour désigner un caravansérail fortifié et situé hors des villes . Ces trois appellations ont pu être utilisées conjointement ou successivement , selon les cas et les régions du monde musulman. Les occupants d'un ribat étaient qualifiés de "murabit" (pluriel : " murabitun ") ( "Combattants aux frontières " ) d'où est issu le terme français de " marabout " ou de "ghazi " . 

 

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