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La frontière orientale

LA PARTHIE

Depuis l'époque de Jules César, l'Empire parthe était un problème pour Rome. Les empereurs romains tentèrent de conquérir ce centre essentiel de communications où passaient les routes de commerce avec l'Orient.

La Parthie fut fondée à l'intérieur des frontières de l'Iran moderne vers 200 av. J.-C. par un chef de guerre qui s'était révolté contre les dirigeants grecs. Entre l'Empire romain et la Parthie s'étendait l'État d'Arménie, parfois client de Rome, parfois sous occupation parthe. Bien que Rome eût une armée plus puissante, les batailles se déroulaient toujours en Arménie ou sur le sol parthe. C'était un avantage pour la Parthie qui bénéficiait ainsi d'un bon ravitaillement et de renforts pour ses troupes sanguinaires. Les Parthes devinrent célèbres pour leur cavalerie lourde et leurs archers montés.
Triomphe de Shapour Ier sur l'empereur Valérien. relief de Naqsh-i-Rustam (Iran) Les légions romaines s'y heurtèrent à plusieurs reprises. En 53 av. J.-C, Marcus Licinîus Crassus fut battu près de Carrhae. Il y perdît la vie ainsi que sept légions. Marc Antoine tenta de redresser la situation en 36 av. J.-C, mais essuya de lourdes pertes. Par la suite, Rome tenta de conquérir cinq fois la Parthie sans grand succès. Le sac de Ctésiphon par Trajan en 115 apr. J.-C. permit d'annexer la Mésopotamie dirigée par un roi client, mais Hadrien abandonna les nouvelles provinces. Marc Aurèle fut victorieux des Parthes lors de l'invasion de la Syrie, mais ne put exploiter durablement cette victoire. 

En 195, Sévère prit la Mésopotamie après avoir battu Pescennius Niger, son rival dans la course au trône. La nouvelle province fut baptisée Osroène. Quand il se rendit compte des divisions de la hiérarchie de Parthes, Sévère mit Ctésiphon à sac et réclama une plus grande partie de la Mésopotamie. Cependant, la force des Parthes était disséminée entre de petites populations semi-nomades, hors d'atteinte de Rome. Les Parthes survécurent et reprirent plus tard le combat.

Caracalla voulut profiter du succès de son père. En 216, il attaqua la Médie et conquit de vastes territoires. Cependant, les Parthes s'unirent pour lancer une contre-attaque. Un an plus tard ils étaient venus à bout des Romains qui étaient alors dirigés par Macrin.

L'empire parthe tomba finalement entre les mains d'un autre clan perse, les Sassanides, qui écrasèrent la région en 228. Rome ne réagit pas immédiatement, l'Empire étant enlisé dans le plus grand chaos.

La dynastie sassanide refusa le passage aux voyageurs de commerce comme aux militaires, et les piètres empereurs romains de l'époque n'eurent pas les moyens d'assurer la sécurité à leurs frontières. La défaite de Valérien à Edesse en 260 aboutit à sa capture, et l'impitoyable Shapour Ier prit un malin plaisir à traiter l'empereur du monde civilisé comme un marchepied pour monter sur son cheval. 

L' AVENTURE DE PALMYRE

À la fin du IIIe siècle, Palmyre représentait un autre foyer de troubles. Magnifique oasis nichée entre l'Euphrate et la Méditerranée, cette ville, par sa situation, était une étape parfaite sur les principales routes de commerce de l'époque. Elle tomba sous le contrôle de Rome durant le règne de Tibère; plus tard, Hadrien la déclara ville libre. Et plus tard encore, elle fut exemptée de taxes envers Rome. L'oasis devint une colonie essentielle entre les Romains et les Perses. Gallien, le fils de Valérien, en confia le gouvernement à Septimius Odenat, prince de Palmyre.
La reine Zénobie Sous prétexte de venger la capture de Valérien, Odenat lança une attaque sur la Perse, qui avait pour but l'expansion de Palmyre, mais il fut assassiné avec son fils aîné en 267, sans doute de la main de son épouse Zénobie. Cette guerrière chasseresse était aussi un écrivain et une linguiste distinguée. Commandant les armées de Palmyre au nom de son jeune fils, elle organisa une campagne pour étendre ses territoires. Les forces de Palmyre envahirent l'Egypte, la Syrie et une partie de l'Anatolie, et la redoutable Zénobie se forgea un empire oriental. Pendant un certain temps, elle régna sur une somptueuse cour d'intellectuels et d'artistes, à l'image de celle de Cléopâtre. Elle se voyait devenir la première impératrice de Rome, et elle avait déjà préparé un char d'or pour son futur triomphe. Mais son ambition la perdit après qu'elle eut refusé d'approvisionner Rome en blé d'Egypte.  

Vue de palmyre 

La cité était alors gouvernée par Aurélien, et la réponse du nouvel empereur fut de mettre le siège devant Palmyre, ce qui consterna le peuple romain fatigué par tant de conflits. Aurélien se justifia devant le Sénat en ces termes: " Le peuple romain parle avec dédain de la guerre que je livre à une femme. Mais il ignore et le caractère et le pouvoir de Zénobie. Il est impossible d'énumérer tout l'armement qu'elle a préparé: pierres, flèches, projectiles en tous genres... Elle s'est armée, par peur de représailles, avec un courage désespéré. "

Zénobie fut finalement capturée et exhibée dans les rues de Rome en 272, après quoi elle épousa un sénateur et vécut dans un domaine près de Tibur. Une insurrection se produisit de nouveau à Palmyre, et cette fois, Aurélien fit raser la ville.

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