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Les Bavarois

ORIGINE

Les Bavarois sont un peuple germain dont l’origine est fort obscure. Ce peuple se distingue par le fait qu’il s’installa très tardivement en Germanie, entre 488 et 539 dans la région située entre l’Iller et l’Enns, ce qui lui permit de contrôler toute la rive droite du Danube. Il est probable qu’ils remplirent le vide laissé par la migration lombarde qui se dirigeait alors vers la Pannonie. Si en 551, les sources romaines les signalent pour la première fois lorsqu’ils franchirent le limes, ils ont surtout la particularité de n’avoir plus désiré quitter leur aire d’implantation, à l’inverse des autres peuples barbares, ni de mener une quelconque politique expansionniste ou de pillage. Il est cependant certain que leur habitat s’étendit progressivement puisqu’en 565, ils atteignirent la vallée de Lech, établirent une frontière commune avec les Alamans à l’Ouest et s’étendirent vers le fleuve Enns en 600. Toutefois, cette lente progression n’eut aucun caractère militaire et fut le fait d’une pacifique installation. Une autre caractéristique provient de la rapide organisation étatique qu’ils se donnèrent sous la direction des ducs de la dynastie des Agilofingiens qui cimenta ce peuple déjà fort homogène.

LE DUCHÉ DE BAVIÈRE

Mais les Bavarois furent soumis en 555 par Clotaire Ier qui écrasa leur duc Gardald - ou Garibald -. Néanmoins, le duché qui y fut érigé garda une très large indépendance tout en demeurant fidèle aux mérovingiens puisqu’il n’y eut pas de grandes révoltes à l’inverse des Alamans. Cependant, un revirement progressif lié au déclin mérovingien se fit jour sous le duc Théodon (mort en 717) qui organisa l’église non pas selon le modèle franc mais sur celui de Rome tout en développant d’étroite relation avec les Lombards. Ces prémisses de détachement furent suffisamment inquiétant pour inciter Charles Martel à diriger deux campagnes militaires, en 725 et 728, et à rétablir l’autorité franque. De plus, une crise de succession du duché en 736 permet au maire de palais franc d’imposer comme duc Odilon en 737 et d’affermir ainsi la domination mérovingienne. Toutefois, Odilon choisit de soutenir Griffon contre Pépin le bref et Carloman, et souleva la Bavière contre les Francs mais la victoire de ces derniers mit fin à toutes velléités d’indépendance et la Bavière perdit son autonomie.

TASSILLON III ET CHARLEMAGNE

Lorsque le duc Odilon mourut en 749, Pépin installa à la tête de ce duché son neveu, qui était également le propre fils d’Odilon, Tassilon III. La jeunesse du nouveau duc permit à Pépin d’y exercer sa tutelle jusqu’en 757. Le rapprochement de la Papauté envers le premier roi carolingien et la conquête du royaume Lombard par Charlemagne privèrent le duc Tassilon III des deux alliés traditionnels de la Bavière. C’est pourquoi Tassilon III, désireux de rétablir l’indépendance de son duché oeuvra pour développer son duché afin qu’il puisse devenir suffisamment puissant pour résister aux Francs. Il s’attacha ainsi à améliorer et compléter le code législatif bavarois tout en favorisant le développement de monastères qui lui offraient un soutien inappréciable. Se sentant suffisamment puissant, il rompit brutalement en 787 en refusant de répondre à une convocation de Charlemagne. Ce dernier envahit aussitôt le duché et contraignit Tassilon III de se soumettre à Lechfeld. Ne disposant d’aucun allié, le duc de Bavière se tourne alors vers les terribles Avars et, après avoir noué une alliance avec eux, se révolta en 788. Mais Charlemagne le fit prisonnier et, à la l’assemblée judiciaire d’Ingelheim, le déposa de ses titres avant de le condamner à mort. Ayant commué en détention perpétuelle à l’abbaye de Jumièges, Charlemagne entreprit par la suite d’écraser les Avars avant de placer la Bavière sous l’administration directe des francs. L’autonomie bavaroise avait vécu.

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