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Les Francs

LES FRANCS ET L’EMPIRE ROMAIN

Les Francs apparaissent au début du Ier millénaire dans les sources latines. Le terme désigne probablement une ligue – ou confédération – de peuples germaniques installés sur la rive droite du Rhin inférieur, au-delà des frontières de l’Empire romain, et qui n’étaient pas assujettis à l’Empire ou à un autre peuple plus important. Le latin francus, franci tend à prouver qu’ils se nommaient ainsi, puisque frank signifie libre en langue germanique. (L’on peut aussi retrouver l’origine du mot Franc dans le mot Frekkr (signifiant hardi, vaillant) issu de la langue Germanique.)

Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Alamans (germ. Alle Männer, tous les hommes), sans doute à l’origine un autre regroupement d’ethnies établies plus au sud sur la rive droite du Rhin.

La langue – ou les dialectes – originellement parlés par les Francs ainsi que leur faciès culturel sont rattachés au groupe ethno-linguistique indo-européen germain occidental, comme les Angles, les Frisons et les Saxons par opposition au groupe germain oriental auquel appartiennent notamment les Goths.

LES ETHNIES DE LA LIGUE DES FRANCS

Les peuples qui constituaient la ligue des Francs comprenaient vraisemblablement :

les Chamaves
les Chattes ou Chattuariens
les Ansivariens ou Ampsivariens
les Bructères
les Quades
les Saliens, établis près de la rivière Sale et des bouches de l’Yssel
les Chérusques
les Angrivariens
les Hattuaires
les Tubantes
les Tenctères
les Usipètes
les Sugambres ou Sicambres n’étaient pas considérés comme des Francs
les Chauques, établis au nord-est des Frisons, plus souvent rattachés aux Saxons qu’aux Francs. 

LES GRANDES INVASIONS

Au IIIe siècle, les Francs participent à la grande invasion de 256-257, aux côtés d’autres peuples germaniques qui entrent dans l’Empire romain pour piller. Le IVe siècle est toutefois une période de répit et de reconquête pour Rome.

Vers la fin de l’Empire, au Ve siècle, on retrouve les Francs comme auxiliaires de l’armée romaine, alors grandement barbarisée, et en lutte contre d’autres barbares plus menaçants, tels que les Huns.

LES MÉROVINGIENS

Parmi les Francs qui sont entrés au service de l’Empire, sûrement de longue date, se trouvent les Saliens. Leur ancêtre légendaire, sans doute quasi-divin selon les rites germaniques, est pour eux la principale source de légitimité du pouvoir royal. Il se nomme Mérovée.

Toutefois, au Ve siècle leur roi est aussi devenu un (obscur) proconsul des Gaules, c’est-à-dire un souverain germanique paré d’insignes romains, qui se fait appeler général. Les Francs sont alors solidement établis en Neustrie et leurs fonctions militaires leur confèrent un pouvoir important en ces temps troublés : le jeune Clovis (germ. Hlodowecus, qui donne par la suite les prénoms Ludovic ou Ludwig en Allemagne et Louis en France) devient leur roi à Tournai, probablement en 481. Mais il lui faut plus que le pouvoir d’essence divine que lui confère la mythologie tribale germanique, pour s’imposer face aux évêques, aux patrices ou à la population gallo-romaine en partie christianisée.

Installé à Soissons, où il a vaincu un général romain nommé Syagrius, Clovis est sans doute d’abord sensible aux conseils de sa femme burgonde, Clothilde, convertie au catholicisme, et à ceux de l’évêque de Reims, Rémi.

Peut-être au cours d’une bataille importante contre les Alamans, la bataille de Tolbiac, il promet de se convertir à la religion chrétienne catholique s’il est victorieux. Il tient parole et reçoit le baptême en 496 ou 498 à Reims, avec 3000 guerriers. Par la suite, il tente d’inculquer les principes chrétiens à son peuple qui demeure largement païen.

Après une suite de victoires sur ses rivaux barbares, notamment sur les Burgondes, Clovis apparaît donc comme l’un des premiers rois germains d’Occident à avoir adopté la religion chrétienne dominante, celle de Rome, par opposition à l’arianisme des Wisigoths ou des Lombards et par opposition au paganisme des Alamans.

Il parvient ainsi à gagner le soutien des élites gallo-romaines et à fonder une dynastie durable (laquelle prendra néanmoins le nom de son ascendant germanique) : les Mérovingiens.

Établis en Neustrie, les Mérovingiens règnent sur la Gaule jusqu’au milieu du VIIIe siècle. Leurs souverains les plus connus sont : Dagobert Ier et la reine Brunehaut. Il faut noter qu’à cette époque, comme sous la dynastie suivante, il n’est pas question de France, mais bien d’un royaume des Francs : les rois germains, en effet, ne règnent pas sur un territoire, mais sur des sujets.

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