Les plaines qu'arrose la Vistule furent envahies au VIe siècle de J.-C. par les Lechites, peuple slave, divisé en plusieurs tribus. Celle des Polanes ou Slaves de la plaine s'établit sur les bords de la Wartha, et celle des Mazoviens ou Masures vers le milieu du cours de la Vistule. Les Polanes ayant acquis la prépondérance sur les autres tribus, leur nom prévalut, et devint celui du pays, qui s'appela Pologne.
Lech, à qui les Polonais font remonter la fondation de leur Etat, est un personnage fabuleux. Les temps dont l'histoire devient plus assurée commencent pour la Pologne en 842, lorsqu'un simple paysan, Piast, en fut élu souverain. Il eut pour successeur son fils Ziemovit, et Mieczyslas, arrière-petit-fils de Ziemovit, qui était païen, comme tous les Polonais, embrassa le christianisme vers 965.
La population le suivit ensuite dans cette conversion, à laquelle coopéra aussi le zèle de saint Adalbert, archevêque de Prague. Boleslas Ier, dit Chrobry, c. à-d. vaillant, ou le Grand, affranchit la Pologne de la suzeraineté de l'empereur d'Allemagne, prit le titre de roi, et fut reconnu par l'empereur Othon III. Il fonda des églises et des couvents, donna à son peuple une organisation militaire, et fit de la Pologne le boulevard de la chrétienté à son extrémité orientale. Mais il eut un faible successeur dans son fils Mieczyslas II, dont le règne fut suivi d'une anarchie. Casimir Ier rétablit l'ordre. Boleslas II termina par des excès une vie consacrée d'abord à pacifier la Hongrie et la Bohème et à conquérir la Russie Rouge. Il força le pape à l'excommunier et à interdire le titre de roi aux souverains de la Pologne.