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La Bataille de Kopidnadon (788) : Une Défaite Sanglante dans le Conflit Arabo-Byzantin.

La bataille de Kopidnadon, survenue en 788, s’inscrit dans le cadre des incessants affrontements entre l’Empire byzantin et le califat abbasside. Après une période relative d'accalmie suivant le traité de 782, l'impératrice Irène met fin au tribut payé aux Abbassides, relançant les hostilités. Bien que la bataille de Kopidnadon constitue une défaite notable pour les Byzantins, elle marque également une phase transitoire vers un conflit intensifié dans les décennies suivantes.


Contexte : La Reprise des Hostilités

Les tensions après 782

En 782, l’héritier abbasside, Hâroun ar-Rachîd, inflige une défaite humiliante aux Byzantins, les contraignant à accepter une trêve assortie d’un lourd tribut annuel. Cependant, en 785, Irène l’Athénienne, régente de l’Empire, décide de mettre fin à ce tribut, relançant les affrontements.

Les attaques et contre-attaques

  • En 786, les Byzantins ripostent avec succès en pillant la forteresse d’Hadath, un point stratégique des Abbassides.
  • Ce raid byzantin constitue un coup dur pour les Arabes, qui réagissent en organisant une nouvelle campagne en 788.

Le Déroulement de la Bataille

L’invasion abbasside

En 788, une armée arabe traverse les Portes Ciliciennes, pénétrant profondément dans le thème des Anatoliques, une région stratégique de l'Empire byzantin.

  • Forces en présence : Les Byzantins mobilisent deux de leurs armées thématiques les plus importantes, celles des Arméniaques et des Opsikion.

La bataille à Kopidnadon

Selon Théophane le Confesseur, la bataille a lieu à Kopidnadon, que les historiens identifient à Podandos, à proximité des Portes Ciliciennes.

  • Une défaite byzantine : Les Byzantins subissent une défaite sanglante, perdant un grand nombre de soldats et plusieurs officiers de haut rang, notamment Diogène, tourmarque des Anatoliques.
  • Des pertes significatives : La mention de la tagma des Scholai, une unité d’élite de la garde impériale, souligne l'ampleur des pertes.

Conséquences et Impact

Un impact immédiat limité

Bien que les pertes byzantines soient importantes, la bataille de Kopidnadon ne semble pas avoir eu de conséquences stratégiques immédiates :

  • Région relativement épargnée : Les forces abbassides ne poursuivent pas leur avancée en profondeur et se retirent après la bataille.
  • Stabilisation des frontières : La région ne subit pas de perte territoriale majeure.

Reprise des hostilités à grande échelle

La bataille de Kopidnadon marque toutefois la reprise d’une guerre frontalière plus intense :

  • Un conflit de longue haleine : Après 788, les campagnes arabo-byzantines deviennent plus régulières et d'une intensité accrue.
  • Lutte prolongée : Les hostilités se poursuivent jusqu’à la mort d’Hâroun ar-Rachîd en 809, et diminuent temporairement avec la guerre civile abbasside qui suit.

Un héros épique naissant

La mort de Diogène, un officier compétent mentionné par Théophane, a marqué l’imaginaire byzantin :

  • Modèle de légende : Certains historiens, dont Henri Grégoire, suggèrent que Diogène a inspiré le personnage de Digénis Akritas, héros légendaire des frontières byzantines.

 

La bataille de Kopidnadon, bien qu’une défaite pour Byzance, s'inscrit dans une phase de transition entre les raids sporadiques et une reprise d'hostilités plus systématiques. Ce conflit annonce les décennies d’affrontements prolongés qui marqueront les relations entre les Byzantins et les Abbassides jusqu’au début du IXe siècle.

 

En 788, la bataille de Kopidnadon voit les Byzantins subir une défaite face aux Abbassides. Bien que l’impact immédiat soit limité, cet affrontement relance une guerre frontalière de grande échelle et inspire plus tard la légende de Digénis Akritas.

Sources et Références :

  • Théophane le Confesseur, Chronique.
  • Henri Grégoire, Byzantine Epic and Historical Traditions.
  • Warren Treadgold, A History of the Byzantine State and Society.

Auteur : Stéphane Jeanneteau, février 2012.