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3 - Le Mésolithique

Le Mésolithique est une période de transition de la Préhistoire qui succède, à la fin du Paléolithique, à l’épipaléolithique il y a 11 000 ans et qui dure jusqu’au Néolithique, entre le VIIIe et le IVe millénaires av. J.-C. Le Mésolithique est surtout caractérisé par des innovations techniques qui concernent les « armatures microlithiques » en silex. C’est-à-dire que de petits éclats de silex sont de plus en plus employés pour réaliser les outils. Ces éclats sont fixés sur de l’os ou du bois.

Le Mésolithique connaît, entre autres, un développement des armes de jet. L’emploi de l’arc et de la flèche, en particulier, se généralise sur le continent européen. Cela correspond à des changements importants dans la nature du gibier (disparition des grands migrateurs), changements qui s’expliquent par un climat en réchauffement.

L’Europe devient au Mésolithique une région tempérée dans laquelle l’Homme, adapté à un nouvel environnement de forêts, connaît une croissance démographique sans précédent. L’homme uniquement cueilleur et prédateur commence peu à peu à devenir chasseur, pêcheur ou cultivateur. 


Armatures en silex provenant des fouilles de l’Hôtel-Dieu à Porrentruy. La plus petite mesure environ 6 mm de long. 

La navigation en mer ou en rivières ne fait pas de doute : peuplement de la Crête et de la Corse au 7° millénaire, pirogue découverte dans un bras de la Seine, cannes pour la pêche à la ligne, hameçons en os et harpons.

Le Mésolithique se divise en 2 phases :
—11 000 à —7 000 : Période tempérée avec croissance de forêts. Le mammouth disparaît et le renne émigre vers des terres plus froides ; en contrepartie s’installent des sangliers et des cerfs. En bref, la faune froide se raréfie tandis que la faune tempérée se multiplie. Les objets en pierre sont plus fins, plus ou moins polis, et parfois peints de figures géométriques simples. L’arc apparaît et remplace le propulseur.
—7 000 à —4 000 : on constate une diversification de l’outillage ; les microlithes : pointes de flèches, burins sur armure en bois, donc composites, et les macrolithes pour des tâches plus rudes, pour construire ou défricher.

Modes de vie : Comme au Paléolithique, les groupes se déplacent en fonctions des saisons et des ressources disponibles. Ils sont en revanche plus réduits (une vingtaine de personnes contre une centaine au Paléolithique), se dispersent plus largement et occupent tous les milieux, par exemple les Mésolithiques s’aventurent plus loin des côtes et s’implantent en Corse. On a retrouvé les vestiges d’un campement de chasseurs en Isère à 1700m.

Ces nouveaux modes de vie seraient dus au remplacement de la chasse au rabattage, faite en groupe et dans des endroits propices, par la chasse à l’arc que l’homme peut pratiquer seul et n’importe où. On ignore si le chien aide le chasseur, mais le Mésolithique correspond à l’époque de sa domestication. La nourriture se compose de viande (aurochs, chevaux, élans, sangliers, cervidés, moutons, petits mammifères et oiseaux), de mollusque et coquillages, de poisson d’eau douce et de mer.

La cuisson se fait sur des pierres chaudes ou à l’étouffée, selon la technique des “ fours polynésiens “. De cette époque datent les premières traces de séchage, et probablement de fumage de la viande et du poisson, pour constituer des stocks. Fruits et graines sauvages sont au menu.

Peut-être mieux nourrie, la population s’accroît. En France, elle est estimée de 50 000 à 75 000 personnes pour la période de —6500 à —5500. Les habitats, huttes en plein air, abri-sous-roche, sont constitués d’assemblage de peaux, de pieux, de branches et de pierres. Les sépultures sont parfois groupées. Il existe des tombes “ architecturées “ : coffres de pierre recouverts d’un tumulus. Les tombes sont construites pour recevoir plusieurs corps, enterrés simultanément ou successivement, en position allongée ou fléchie, accompagnés d’ocre rouge, de bois de cerf, de parures faites de coquillages ou de dents, et d’outils.   


Fabrication d’une flèche durant le Mésolithique (B. Clarys). A droite : vue de détail de microlithes emmanchés sur une hampe et arc (bois, silex, fibres végétales, colle à base de résine et de cendre) (C. Weber). Le mot microlithe est le terme pour désigner les pointes de flèches mésolithiques de petites dimensions (longueur inférieure à 40 mm et épaisseur inférieure à 4 mm). Ces objets peuvent présenter une forme géométrique (triangle, segment, trapèze...). Les microlithes pouvaient être montés à plusieurs sur une même hampe pour constituer la flèche. 

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