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5 - Les mégalithes

Dès le début du 5e millénaire, apparaissent un peu partout sur la façade atlantique des édifices imposants, érigés au moyen de blocs énormes de pierre. Ces constructions, témoins de la première architecture monumentale européenne, furent érigées pour le service des morts - à l’intérieur de ces caveaux gigantesques, des dizaines de squelettes jonchant parfois le sol ont été retrouvés.

C’est un phénomène mondial, qui a connu un développement spectaculaire, notamment en France. 

- Vers 4530 avant J.C., des peuples Cardiaux, venus probablement par le Portugal et l’Espagne, plutôt que par le sud de la France, s’établissent en Vendée et en Charente.
- Entre 4000 et 3800 avant J.C., des Rubanés, originaires du Bassin Parisien, viennent en Bretagne. Le mélange de ces deux peuples va donner naissance à la civilisation des mégalithes.
- 3800 / 3400 avant J.C., les Rubanés dominent les côtes atlantiques et y construisent de longs tertres funéraires.
- 3600 / 3200 avant J.C., début des constructions de menhirs et dolmens le long des côtes atlantiques. 

Carte des mégalithes : (En Orange, l’apparition des mégalithes, en Jaune leur expansion.) 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE MÉGALITHES

LES DOLMENS

Les dolmens sont des monuments de pierres formés de dalles de pierres horizontales soutenues par d’autres en position verticale. Les dalles de couverture méritent bien le terme de mégalithe, leur poids peut atteindre plusieurs dizaines de tonnes. Pendant longtemps, l’image traditionnelle du dolmen était une table de pierre formée d’une dalle et de deux montants, et devait être un autel de sacrifice utilisé par les Celtes. La vérité est différente, les dolmens sont des monuments plus complexes formés de plusieurs dalles, et plus anciens. Ils appartiennent à l’époque reculée du Néolithique (de 5000 à 2500 ans avant J.C.), donc bien avant l’arrivée des Celtes. Ils diffèrent selon les régions. Une variante de ces monuments est “l’allée couverte”. 

Le fameux dolmen de Tiergues, Aveyron, France.
Ce dolmen est un exemple typique: son tumulus a complètement disparu (érosion, pillage...)
et ne reste que la charpente du tombeau lui-même. 

LE CAIRN

Comme déjà évoqué, les cairns sont des sépultures collectives datant du Néolithique (de —5000 à —2500 ans), période antérieure à l’âge du bronze. Le cairn est constitué de un ou plusieurs dolmens, recouverts d’une masse de pierres sèches (pierres, grossièrement de la taille d’une brique, détachées du sous-sol rocheux) bien calées entre elles. Des portiques constitués de trois pierres monumentales en U inversé forment l’entrée des dolmens. Des dalles de pierres en position verticale sont disposées sur le pourtour comme parement. Des variantes sont aussi visibles dans la conception architecturale de fond du cairn. Il y en a avec ou sans allée couverte, certains ont un dolmen sans couloir, d’autres ont un dolmen à double muraille. Ce type de dolmen présente en général une chambre principale ou une galerie munie d’un petit portique à l’ouest, et une autre chambre, plus petite, fermée à l’est. 

Sur un promontoire qui domine la mer de 40 mètres, aujourd’hui, à l’embouchure de la rivière de Morlaix, sur la commune de Plouezoc’h ( Tregor, Bretagne nord), se dresse un immense massif de pierres appareillées : c’est le grand Cairn de Barnenez. Cet immense monument de 60 mètres de long sur 28 (à sa plus grande largeur) est l’un des premiers témoins de l’architecture. Il date de 4.000 ans avant Jésus Christ environ. C’est alors la période du “ néolithique ”. Barnenez a été surnommé « le Parthenon du néolithique ». 

LES MENHIRS

A l’inverse des dolmens, les menhirs demeurent des monuments mégalithiques dont la signification profonde n’est pas identifiée. La plupart des préhistoriens s’accordent pour leur reconnaître une fonction cultuelle. Les alignements (dont certains sont estimés à 10 000 pièces) tendraient à étayer cette hypothèse. Il en serait de même de certaines perforations ou des formes phalliques qui évoqueraient des rites solaires ou des cultes de la fécondité. Les menhirs sont de longues pierres dressées, de hauteur variable, allant de quelques centimètres à 20 mètres. Les menhirs présentent une face plane. La principale hypothèse de construction est que la pierre a été extraite du sol en introduisant des coins de bois humidifiés dans les failles du granit. Ces pierres ont été enfoncées dans le sol de plusieurs décimètres et calées par de la pierraille Les plus hauts menhirs actuellement encore debout, avoisinent les 10 mètres pour un poids de plus de 100 tonnes. Parfois le menhir a été déplacé de plusieurs kilomètres depuis son lieu d’extraction. Les menhirs peuvent être isolés ou regroupés en enceintes ou en alignements. 

Dol-de-Bretagne - le champ Dolent (Le menhir du champ Dolent)
Menhir de granit rose de 9,50 m de haut. Un des plus élevés de Bretagne. 

LES CROMLECHS.

Ce sont des cercles de pierres (menhirs ou dalles dressées) dont la fonction, comme celle des menhirs, demeure mal connue. Le plus spectaculaire de ces édifices est sans conteste le cromlech de Stonehenge qui date du Bronze Moyen, mais des cercles plus modestes et souvent plus anciens existent en de nombreuses régions de l’Europe. Il s’agit parfois (pour les plus petits) de restes de tumulus, comme en témoignent les sépultures  


Le cromlech d’Almendres situé au sud-ouest de la ville d’Evora,
Portugal est très connu pour le nombre de ses menhirs dressés et par les gravures qu’ils portent. 

 

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