3 min lu
Les premiers Capétiens

Après le traité de Verdun, les Carolingiens régnèrent sur la Francie occidentale, mais le pouvoir réel leur échappait de plus en plus, à mesure que de puissants seigneurs renforçaient le leur sur leurs fiefs. Les Robertiens, comtes de Paris disputèrent alors la couronne aux Carolingiens. Bientôt cette puissante famille allait obtenir le pouvoir royal et l'asseoir pendant près de 800 ans. Cette période est également marquée par l'essor du duché de Normandie, terre allouée aux envahisseurs Vikings. Les ducs de Normandie, de plus en plus puissants allaient conquérir la Grande Bretagne, provoquant un conflit quasi-permanent entre la France et l'Angleterre.


La fin d'une dynastie

En France, les multiples invasions des Scandinaves et des Hongrois avaient considérablement affaibli le pays. La dévastation des régions les conduisit au repli sur soi-même. Le féodalisme provoqua une hiérarchie à plusieurs niveaux. Un seigneur assurait la sécurité de ses terres, ces terres étant divisées en fiefs attribuées à un vassal. Le féodalisme aboutit ainsi à une localisation importante si bien qu'il n'y avait plus vraiment de Nation, mais plutôt un magma de régions dirigées par des ducs ou comtes, vassaux du roi de France. Ces ducs avaient fait de leurs fiefs un héritage familial. En 954, Lothaire, fils de Louis IV devient roi de France. La mort en 956 de Hugues le Grand, le puissant comte de Paris, va favoriser le début de son règne. Mais le jeune Hugues Capet, fils de Hugues le Grand tient à garder ses avantages familiaux. Pourtant le conflit qui l'oppose à Lothaire paraît tourner en faveur du roi Carolingien. Mais Lothaire va s'embourber dans un conflit avec Otton, l'empereur de Germanie, à la fin de son règne le roi est très affaibli. Son fils, Louis V était déjà associé au trône aux cotés de son père. A la mort de Lothaire, Louis est donc déjà roi, mais sa situation est des plus précaires. Il doit faire face au duc des Francs, Hugues Capet, qui a l'appui de l'archevêque de Reims, Adalbéron. Le soutien de l'Eglise de Reims est important car c'est elle qui assure la légitimité du roi de France, la même qui a baptisé Clovis. Mais en 987, Louis V meurt subitement dans un accident de chasse, il n'a alors aucun héritier direct.

L'Europe en l'an 1000

Hugues Capet

Ce n'est qu'au XIIe siècle, que Hugues fut surnommé Capet, sans doute parce que, comme ses ancêtres, il était abbé de Tours, où était conservé un fragment du manteau (capa) de Saint Martin. A cette époque on prit conscience du tournant politique de 987 avec l'émergence d'une nouvelle dynastie qui se perpétua jusqu'en 1792, et fut restaurée de 1815 à 1848. En 1792, lorsque Louis XVI fut jugé, il se fit appeler sous le sobriquet de Louis Capet, en référence au nom de son ancêtre.


L'élection de Hugues Capet

A la mort de Louis V, seul son oncle Charles, duc de Lorraine, réclamait le droit à la couronne en tant que descendant des Carolingiens. Mais Hugues Capet, alors comte de Paris, de Senlis, d'Orléans et de Dreux, joua alors de ses relations avec le puissant prélat Adalbéron. Il profita de cette circonstance pour se faire élire roi par une assemblée de seigneurs qui se laissèrent convaincre par l'archevêque par ces mots : « Nous n'ignorons pas, que Charles de Lorraine a des partisans : ils prétendent que le trône lui appartient par droit de naissance. Si l'on pose la question, nous répondrons que le trône ne s'acquiert pas par droit héréditaire. On ne doit y élever que celui qui se distingue non seulement par la noblesse corporelle, mais aussi par la sagesse qui trouve son appui naturel dans sa loyauté... » Ainsi, le 3 juillet 987, Hugues Capet est sacré roi en la cathédrale de Noyon par l'archevêque Adalbéron. Le jour de Noël de la même année, Hugues associe son fils Robert au gouvernement et le fait sacrer de son vivant. Conscient de la fragilité de son ascension, il s'assurait ainsi l'héritage du royaume à son fils. Procédé astucieux qui permit de substituer la monarchie élective souhaitée par les Grands et en vigueur sous les derniers Carolingiens, en une monarchie héréditaire, gage de la continuité. Les Capétiens régnèrent en France jusqu'en 1848, avec pour unique interruption, la Révolution Française et l'arrivée de Napoléon.


Le rituel du sacre

Comme les Carolingiens, les Capétiens utilisèrent le prestige religieux pour asseoir leur légitimité. Après Hugues Capet et jusqu'à Charles X, chaque roi eu à cœur de renouveler le rituel du sacre. A l'origine le sacre est une pratique germanique héritée des barbares. Le roi fait office d'intercesseur entre le monde divin et le monde humain. Pépin le Bref fut le premier à être ainsi sacré en confirmation de son accession à la royauté. Les Capétiens entretinrent une confusion entre le sacre germanique et le baptême de Clovis dans le souci d'enraciner leur légitimité au plus profond de l'Histoire. Deux reliques caractéristiques sont utilisées au cours du sacre des rois :

•    L'épée de Charlemagne, dénommée « Joyeuse », cette épée faisait partie avec son fourreau du Trésor de l'abbaye de Saint-Denis.

•    L'huile sainte versée sur le front du souverain. La Sainte Ampoule qui contient l'huile aurait été transmise à l'évêque Rémi par un ange et son contenu se régénèrerait miraculeusement à chaque onction. L'évêque Rémi utilisa cette huile lors du baptême de Clovis.

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.