La dernière révolte armée en Narbonnaise (62/61 av. J.-C.), sera difficilement matée par Rome. Le propréteur Caius Pomptinus - gouverneur de la Narbonnaise - vainqueur, "n'eut les honneurs du triomphe, non sans intrigues, que huit ans plus tard, beaucoup moins pour honorer tardivement le pacificateur de l'Allobrogie, que pour amoindrir les exploits de Jules César"2.
Dion Cassius et Tite-Live font brièvement référence à cette guerre dite "de Catugnatos" (le chef de guerre allobroge). Dans son "Histoire Romaine", Dion Cassius mentionne une ville du nom de *Ventia, devant laquelle Manlius Lentinus connut d'abord un échec avant de s'en emparer. Le règlement final du conflit se déroulant dans une cité du nom de Solonion. Le second auteur, Tite-Live, dans son abrégé stipule comme nom "Solo".
« Les Allobroges commettaient des dégâts dans la Gaule Narbonnaise. C. Pomptinus, gouverneur de cette province, envoya contre eux ses lieutenants ; quant à lui, il campa dans un lieu d'où il pouvait observer de ce qui se passait, afin de leur donner en toute occasion des conseils utiles et de les secourir à propos. Manlius Lentinus se mit en marche contre Ventia [Ouentia], et il effraya tellement les habitants, que la plupart prirent la fuite ; le reste lui envoya une députation pour lui demander la paix. Sur ces entrefaites les gens de la campagne coururent à la défense de la ville et tombèrent à l'improviste sur les Romains. Lentinus fut forcé de s'en éloigner, mais il put piller la campagne sans crainte, jusqu'au moment où elle fut soutenue par Catugnatos, chef de toute la nation, et par quelques Gaulois des bords de l'Isère.
Lentinus n'osa, dans ce moment, les empêcher de franchir le fleuve, parce qu'ils avaient un grand nombre de barques ; il craignit qu'ils ne se réunissent, s'ils voyaient les Romains s'avancer en ordre de bataille. Il se plaça donc en embuscade dans les bois qui s'élevaient sur les bords du fleuve, attaqua et tailla en pièces les barbares à mesure qu'ils le traversaient ; mais s'étant mis à la poursuite de quelques fuyards, il tomba entre les mains de Catugnatos lui-même, et aurait péri avec son armée, si un violent orage qui éclata tout à coup n'eut arrêté les barbares.
Catugnatus s'étant ensuite retiré au loin en toute hâte, Lentinus fit une nouvelle incursion dans cette contrée et prit de force la ville auprès de laquelle il avait reçu un échec. L. Marius et Servius Galba passèrent le Rhône, dévastèrent les terres des Allobroges et arrivèrent enfin près de Solonium. Ils s'emparèrent d'un fort situé au-dessus de cette place, battirent dans un combat les barbares qui résistaient encore et brûlèrent quelques quartiers de la ville, dont une partie était construite en bois : l'arrivée de Catugnatus les empêcha de s'en rendre maître. À cette nouvelle, Pomptinus marcha avec toute son armée contre Catugnatus, cerna les barbares et les fit prisonniers, à l'exception de Catugnatus. Dès lors il fut facile à Pomptinus d'achever la conquête du pays. »
Les conséquences d'une défaite
La politique de Rome envers les Gaulois vaincus consiste en l'abandon des sites de hauteur et le déplacement de la population vers une cité nouvelle. Ici, Rome a pu effacer Soio en centralisant le pouvoir autour d'une "ville nouvelle" : Valentia.
Hormis la guerre (et la possible destruction du site), la fondation de Valence et le déplacement massif de la population peut être la principale cause d'abandon de l'oppidum du Malpas à Soyons.
C'est alors à la fin de cette guerre que se placerait la fondation de la cité coloniale de Valentia et l'emprise cavare, peuple allié à Rome, sur la moyenne vallée du Rhône, aux dépens des Allobroges. Cela pose en même temps le problème de la fondation de Valence, Rome n'ayant pas laissé subsister là une agglomération indigène fortifiée.
Ainsi, en descendant de l'oppidum et en s'installant à Valentia, le peuple Segovellaune aurait opéré son glissement dans l'orbite romaine. Soyons serait alors la dernière citadelle soumise par Rome en Narbonnaise, et le Malpas donc l'un des derniers lieux d'affrontements entre l'indépendance gauloise et la domination centralisatrice romaine.