Après la victoire de César face à Pompée à Pharsale en -48, et l'assassinat de ce dernier en Égypte, les partisans des Optimates se réunissent en Afrique sous les ordres de Caton d'Utique et de Metellus Scipio. Un ancien lieutenant de César, Titus Labienus, s'est joint à eux.
Labienus commande les partisans de la République. César s'embarque alors pour l'Afrique à la tête de 6 légions et 2 000 cavaliers. Juba Ier, le roi de Numidie et allié des Optimates, lance des escarmouches contre les troupes de César, mais celles-ci sont repoussées par les mercenaires gaulois de César. Les Berbères lancent d'autres attaques surprises, préférant la guérilla à un affrontement en plaine. César occupe cependant les villes de Ruspina et Leptis.
Déroulement de la bataille
Apercevant l'armée adverse commandée par Labienus, César décide de livrer bataille. Selon ses propres chiffres (cités dans son livre la Guerre d'Afrique) il dispose de 30 cohortes, 150 archers et 400 cavaliers. Labienus place ses cavaliers et archers numides en ligne, flanqués sur les ailes de la cavalerie. César dispose ses archers sur une première ligne devant l'infanterie et sa cavalerie sur les ailes. Labienus déploie alors sa cavalerie de façon à envelopper l'armée de César. Les Numides s'avancent à leur tour contre les troupes de César. La cavalerie de Labienus se replie alors et vient soutenir les fantassins légers numides. Afin d'éviter que ses troupes ne se désorganisent, César leur interdit de poursuivre les cavaliers qui se replient. Les Optimates réussissent ensuite à envelopper l'armée de César qui adopte alors une configuration défensive en cercle. Mais César réussit à briser le cercle qui enveloppe son armée en étendant sa ligne de front, fait charger alternativement ses différentes cohortes et repousse l'ennemi un peu avant l'arrivée des soutiens numides. Après l'arrivée de ceux-ci, la cavalerie de Labienus cherche à empêcher l'armée de César de se replier dans son camp. Toutefois, César parvient une nouvelle fois à repousser l'ennemi, ce qui lui permet de s'emparer des hauteurs et ses soldats ramènent de nombreux prisonniers.
La bataille de Thapsus
Les Populares de Jules César furent vaincus à Dyrrachium (Durrës), puis les Optimates commandés par Pompée subirent une défaite décisive à Pharsale en 48 av. J.-C.. Pompée cherchant à rallier l’Égypte y fut assassiné à son arrivée. Mais les adversaires de César, décidés à ne pas céder, se rejoignirent dans la province d'Afrique et organisèrent la résistance. Leurs chefs étaient Caton et Metellus Scipion. En outre, ils avaient comme allié le roi de Numidie Juba Ier. Après la pacification des provinces orientales et une brève visite à Rome, César poursuivit ses adversaires en Afrique et accosta à Ruspina (l'actuelle Monastir, en Tunisie) le 28 décembre 47 av. J.-C.
Les Optimates réunirent leurs forces avec une impressionnante rapidité. Leur armée comprenait selon Appien huit légions romaines, une importante infanterie légère, 20 000 cavaliers, conduite par l'ex-bras droit de César, le vaillant Titus Labienus, outre les forces alliées de Juba de Numidie et une soixantaine d’éléphants. Toutefois, Juba partit en emmenant ses troupes lorsqu'il apprit l'attaque du roi de Maurétanie Bocchus II sur sa capitale Cirta. Mettelus Scipion conserva 80 000 hommes bien entraînés, et 60 éléphants.
Les deux armées s'affrontèrent dans une série d’escarmouches pour évaluer leurs forces respectives, et, durant cette phase, deux légions des Optimates désertèrent en faveur de César. Entre-temps, César attendit des renforts de Sicile. À la fin avril, César arriva à Thapsus et assiégea la cité, en bloquant l'accès méridional avec trois lignes de fortifications. Les conservateurs, menés par Metellus Scipion, ne pouvant se permettre de perdre la position, furent contraints d'accepter l’affrontement.
Bataille
L'armée de Metellus Scipion encercla Thapsus pour approcher la cité sur son aile nord. Prévoyant l’approche de César, il resta en ordre de bataille serré, tenant la cavalerie et les éléphants sur les côtés. La position de César était typique de sa manière de combattre, avec lui au commandement du côté droit et la cavalerie et les archers aux flancs. La menace constituée par les éléphants est à la base de la décision de renforcer la cavalerie avec cinq cohortes.
Un clairon de César donne l’ordre de bataille. Les archers de César attaquent les éléphants, mais ceux-ci ont la peau trop épaisse, si bien que les flèches sont inefficaces. Les éléphants enfoncent les défenses en avant et piétinent les légionnaires. L’aile gauche des éléphants attaque au centre des soldats de César, où est postée la Ve légion. Cette légion soutient l’attaque avec un tel courage que depuis un éléphant devint son symbole. Les éléphants, pourtant, massacrent les fantassins, ouvrant la route aux cavaliers de Scipion. César fait sonner d’énormes trompes avec une telle violence que les éléphants affolés fuient, piétinant la cavalerie. Après la perte des éléphants, Metellus Scipion commence à perdre du terrain. La cavalerie de César devance l’adversaire par une manœuvre, détruit son camp fortifié et contraint l’ennemi à battre en retraite. Les troupes alliées de Juba Ier abandonnent les positions et le sort de la bataille est réglé.
Environ 10 000 soldats ennemis qui veulent se rendre à César sont tués par son armée. Ce comportement est insolite pour César, qui était connu comme un vainqueur généreux. Quelques sources soutiennent que César aurait eu une attaque épileptique durant la bataille et qu’il n’était plus en possession de tous ses moyens.
Conséquences
Après la bataille, César reprend le siège de Thapsus, qui finit par tomber. César continue jusqu’à Utique, où Caton se trouvait avec ses troupes. À l’annonce de la défaite des alliés, Caton se suicide. César en fut choqué et selon Plutarque il aurait dit : « Caton, j’envie ta mort comme tu as envié que je puisse te sauver la vie ».
César capture les 60 éléphants et essaye de les domestiquer pour les faire combattre dans son armée, mais ils n’obéissent pas. César les libère.
La bataille voit le rétablissement de la paix en Afrique. Après quelque temps, César fut de retour à Rome (le 25 juillet de la même année). Mais l'opposition renaît encore. Titus Labienus, les fils de Pompée, et d'autres, réussirent à fuir dans les provinces espagnoles. La guerre civile reprend et ne se termine qu'à la bataille de Munda près de Cordoue.
Culture populaire
La bataille de Thapsus joue un grand rôle dans l'album Astérix légionnaire, où elle est prise à la légère. Loin d'être une bataille sanglante, elle n'est qu'un quiproquo gigantesque, les soldats étant incapables de reconnaître leurs ennemis. Scipion bat en retraite par lassitude.