Flavius Valerius Constantinus, connu sous le nom de Constantin le Grand (306-337 apr. J.-C.), fut l'une des figures les plus marquantes de l'histoire de l'Empire romain. Son règne marqua une transition majeure, tant sur le plan religieux que politique, qui redessina les contours de l'Empire romain pour les siècles à venir.
Né en février 285 dans une famille modeste mais politiquement ambitieuse, Constantin était le fils de Constance Chlore, l’un des co-empereurs sous la tétrarchie instaurée par Dioclétien. Sa mère, Hélène, d’origine modeste, joua un rôle déterminant dans sa vie et sa future inclination pour le christianisme. Élevé dans un environnement militaire et politique, Constantin montra très tôt ses capacités stratégiques et son ambition.
En 306, après la mort de son père en Bretagne, l’armée proclama Constantin Auguste à York. Ce fut le début d’une lutte acharnée pour le pouvoir dans un Empire romain fracturé, marqué par une série de guerres civiles opposant les différents prétendants au trône.
L'empereur Constantin |
La bataille du pont Milvius fut un moment décisif dans l’ascension de Constantin. Opposé à Maxence, qui s'était proclamé empereur à Rome, Constantin rapporta avoir eu une vision divine avant le combat. Selon les récits, il aurait vu une croix lumineuse dans le ciel accompagnée des mots In hoc signo vinces ("Par ce signe, tu vaincras"). Inspiré par cette vision, il fit inscrire le symbole chrétien sur les boucliers de ses soldats.
La victoire éclatante de Constantin sur Maxence, qui se noya dans le Tibre, renforça son autorité et fut interprétée comme une preuve de la faveur divine. Cet événement marqua le début d’un soutien actif au christianisme.
Constantin joua un rôle central dans l’essor du christianisme au sein de l’Empire romain :
Bien que converti au christianisme, Constantin resta un pragmatique, conservant certains rituels païens pour maintenir l’unité de l’Empire. Son baptême, effectué sur son lit de mort, symbolisa toutefois son attachement ultime à la foi chrétienne.
Constantin réalisa que l’Orient, en pleine expansion économique et culturelle, représentait l’avenir de l’Empire. En 324, après avoir vaincu Licinius, son dernier rival, il entreprit de déplacer la capitale de Rome à Byzance, une ville stratégiquement située entre l’Europe et l’Asie. Rebaptisée Constantinople, cette nouvelle capitale devint le centre névralgique de l’Empire d’Orient, éclipsant progressivement Rome.
Constantinople fut magnifiquement aménagée avec des trésors artistiques rapportés de tout l’Empire. Elle symbolisait une nouvelle ère de centralisation politique et religieuse, préparant le terrain pour l’émergence de l’Empire byzantin.
En 337, Constantin, affaibli par la maladie, organisa son baptême, un acte qui renforça son image de protecteur du christianisme. Enterré dans l’église des Saints-Apôtres à Constantinople, il laissa un Empire transformé, tant politiquement que religieusement.
Constantin le Grand, par ses décisions audacieuses et sa vision stratégique, marqua le passage de l’Antiquité païenne à l’ère chrétienne. Ses réformes et son soutien au christianisme changèrent le cours de l’histoire, jetant les bases de la civilisation occidentale et orientale.
Auteur : Stéphane Jeanneteau
Juin 2010
il organisa son baptême et revêtit pour l'occasion une tunique blanche au lieu de la traditionnelle pourpre royale. Il fut enterré à Constantinople dans l'église des Apôtres, au grand dam de Rome qui attendait sa dépouille.