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Geiseric et Attila

GEISERIC

L'Empire d'Occident était aux abois et se battait sur deux fronts. Au sud, de l'autre côté de la Méditerranée, les Vandales menaçaient l'Afrique, alors qu'au nord, les Huns, semi-nomades, s'étaient rassemblés en une armée terrifiante. Leur cavalerie était la mieux organisée de toutes celles que les légions impériales avaient jamais affrontées.

L'Afrique du Nord était une source essentielle de céréales pour l'Italie: l'invasion des Vandales posait donc un véritable problème. Boniface, le gouverneur de la province, s'était opposé au retour de Galla Placidia, avant de finalement se réconcilier avec elle. Cependant, Placidia n'avait pas confiance en lui et de surcroît s'inquiétait du pouvoir croissant d'Aetius. Elle dressa donc les deux hommes l'un contre l'autre. Selon certains, Geiséric aurait été appelé par Boniface pour contrer Aetius, une pure folie car Geiséric connaissait l'importance des marchés de blé et d'huile de la région. Les troupes de Boniface furent massacrées sur les champs de bataille et, en 430, le reste de son armée s'enfuit vers la ville côtière fortifiée d'Hippo Regius, aujourd'hui Annaba.

Les Vandales pillant Rome, par Heinrich Leutemann

 Craignant les Vandales, l'Empire d'Orient tenta de secourir Aetius avec une de ses armées, mais l'union des deux forces fut un échec. En 432, Boniface fut tué lors d'un combat, et d'autres pressions obligèrent les Romains à conclure un traité. Geiséric obtint un statut de fédéré en Maurétanie et en Numidie, tandis qu'une présence impériale était maintenue à Carthage. Mais de sa capitale Hippo Regius, Geiséric n'avait pas l'intention de respecter ce traité : en 439, il s'empara du reste de l'Afrique du Nord. La perte de Carthage fut un véritable choc pour les romains mais ils étaient trop débordés pour reprendre la cité. 

ATTILA

Au début du Ve siècle, les Huns s'étaient établis à l'est du Danube, dans les plaines de Hongrie. Ils étaient contenus sur les frontières orientales de l'Empire, par le paiement d'un tribut, mais cette situation changea en 434 Attila et son frère aîné Bléda s'emparèrent du pouvoir. Attila se débarrassa de son frère en le faisant assassiner et, devenu chef , demanda à recevoir le double du tribut, soit 317 kg d'or an. Théodose II refusa de payer. En représailles, les forces d'Attila se précipitèrent au-delà du Danube en 441, rasèrent les principaux centres de Naissus et Serdica prirent Philippes, anéantirent les principales légions et massacrèrent les survivant dans la presqu'île de Gallipoli.

Les chrétiens romains surnommèrent Attila le "fléau de Dieu " tant il était cruel pendant ses campagnes. Selon les termes de la paix imposée par Attila en 443, le tribut annuel fut triplé et le payement des arriérés exigé.

Puis le roi des Huns porta son attention sur les Territoires romains de l'est, la Basse Scythie et la Mésie. Il mit de nouveau, en déroute les forces de l'Empire d'Orient, bien qu'au prix de fortes pertes, et avança vers les Balkans et la Grèce. Il fallut trois ans pour qu'un traité soit conclu, forçant Theodose a abandonner de vastes territoires au sud du Danube.

Attila se tourna ensuite vers l'empire d'Occident, avec lequel il était resté en bons termes. En 449, Honoria, la sœur de Valentinien, fut surprise avec l'un de ses serviteurs qui fut rapidement exécuté. On enferma la jeune femme qui, courroucée, fit passer clandestinement un anneau à Attila pour qu'il la libère. Méprenant ce geste pour une demande en mariage, Attila exigea en dot la moitié de l'Empire d'Occident.
Le 20 juin 451 : la défaite des Huns d'Atilla
à la bataille des Champs Catalauniques 
Aetius refusant cette exigence, la grande armée d'Attila, alliée à celle des Ostrogoths, traversa le Rhin en 451 et, marchant vers le sud, saccagea Mayence, Cologne, Strasbourg, Worms, Metz, Reims et Trêves. Attila était sur le point de s'emparer d'Orléans quand Aetius le rencontra. Il avait passé sept mois à bâtir une alliance avec les Wisigoths, et comme son adversaire, avait recruté des troupes chez les Burgondes, les Alains et les Francs. En juin, Aetius affronta Attila aux Champs Catalauniques (près de Châlons-sur-Marne).
Cette première et seule défaite des Huns se solda, selon des documents contemporains, par plus de deux cent mille victimes. On reproche à Aetius d'avoir laissé Attila se retirer au-delà du Rhin, mais les Romains avaient eux aussi subi d'énormes pertes. Peut-être Aetius pressentait-il qu'une menace permanente des Huns renforcerait ses alliances en Gaule.

Attila revint en Italie l'année suivante, et ravagea de nombreuses villes comme Padoue, Vérone et Milan. Selon certaines sources, seule l'intervention papale l'empêcha d'entrer dans Rome. Il projetait une future attaque contre Constantinople quand il mourut dans son sommeil en 453. 

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