La Judée joua un rôle crucial dans l'Empire romain en tant que région stratégique située à la frontière orientale. Cependant, les tensions entre les Juifs et Rome, exacerbées par des différences culturelles et religieuses, culminèrent dans une série de révoltes sanglantes qui transformèrent profondément le paysage politique, religieux et social de la région.
Après une période d’instabilité, la paix fut restaurée en Judée par Hérode le Grand (37 av. J.-C. – 4 apr. J.-C.), un roi client de Rome. Il gouverna avec habileté, conciliant les exigences de l’Empire et celles de son peuple. Toutefois, à sa mort, son royaume fut divisé entre ses héritiers, entraînant des luttes de pouvoir internes qui affaiblirent la région.
Rome profita de ces dissensions pour installer des préfets, initiant un processus de romanisation. En 44 apr. J.-C., après la mort d’Hérode Agrippa Ier, la Judée devint une province romaine, marquant la fin de l’autonomie juive.
Rome toléra les pratiques juives, mais les divergences culturelles et religieuses créèrent un climat de méfiance réciproque :
Le bas-relief de l'arc de Titus, au Forum romain, représente le pillage du second Temple de Jérusalem par des soldats romains à la suite de la révolte des juifs au Ier siècle apr. J.-C.
En 66 apr. J.-C., la réquisition d’or par le procurateur Gessius Florus déclencha des manifestations à Jérusalem. La répression brutale des Romains exacerba les tensions, entraînant une insurrection généralisée. Les insurgés prirent Jérusalem, expulsèrent les autorités romaines et massacrèrent les légionnaires.
Rome envoya Vespasien pour réprimer la révolte. Avec une efficacité militaire implacable, les Romains prirent une à une les forteresses juives. La prise de Jotapata (67 apr. J.-C.) marqua une étape importante, Josèphe, un commandant juif, devenant un prisonnier collaborateur et un informateur précieux pour les Romains.
En 69 apr. J.-C., Vespasien quitta la Judée pour devenir empereur, laissant à son fils Titus le soin de terminer la guerre. Jérusalem fut assiégée en 70 apr. J.-C. :
La dernière poche de résistance, la forteresse de Massada, tomba en 73 apr. J.-C. Les assiégés choisirent également le suicide collectif plutôt que la soumission. Cette défaite marqua la fin de la première révolte juive.
En 132 apr. J.-C., l’empereur Hadrien décida de reconstruire Jérusalem en tant que colonie romaine nommée Ælia Capitolina, avec un sanctuaire païen sur le site du Temple juif. Cette profanation perçue déclencha une nouvelle insurrection, menée par Simon Bar-Kokhba, proclamé messie par ses partisans.
Bar-Kokhba évita les batailles rangées, préférant des tactiques de guérilla. Ses forces infligèrent plusieurs revers aux Romains, mais la puissance militaire de Rome prévalut. En 135 apr. J.-C., les forces juives furent défaites à Béthar, leur dernière forteresse.
La répression fut sévère :
Les révoltes juives contre Rome restent un symbole de résistance face à l’oppression. La chute de Massada et les actes de Bar-Kokhba sont devenus des légendes, incarnant la détermination à défendre la liberté religieuse et politique.
Auteur : Stéphane Jenneteau
Avril 2010