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La bataille de Worringen 1288

Depuis 1065, le duché de Limbourg se transmettait en ligne masculine dans la maison de Limbourg. Le duc Waléran IV mourut en 1279, laissant le duché à sa fille Ermengarde. Celle-ci, mariée à Renaud Ier de Gueldre, mourut en 1283 et Renaud obtint la garde du duché de Limbourg à titre viager, avec l'investiture de l'empereur Rodolphe Ier.

Mais Adolphe V, comte de Berg et fils du frère aîné de Waléran V, revendique la succession de sa cousine germaine. Ne se sentant pas assez fort pour faire valoir ses prétentions, il vend ses droits à Jean Ier, duc de Brabant. Différents seigneurs se regroupent autour de Renaud, dont le comte Henri VI de Luxembourg, son frère Waléran seigneur de Ligny et Siegfried von Westerburg, archevêque de Cologne.


Guerre et bataille décisive

La guerre éclate en 1283 entre Jean et Renaud. Pendant cinq ans, chaque camp remporte des succès et des revers, des trêves sont conclues, mais aucun parti ne l'emporte.

Carte du champ de bataille : les positions vers 11 heures du matin. Le Brabant en rouge, Cologne-Luxembourg en bleu

La bataille décisive eut lieu tout près de Cologne, dans les champs de bruyères mauves, à Worringen à proximité du Rhin. Elle opposa environ 4.000 coalisés (une majorité de chevaliers, dont Arnold van den Steen, et sergents, dont les familles limbourgeoises des Scavedris) à environ 4.800 brabançons (dont de grands contingents paysans des comtés de Berg et de la Marck, et les bourgeois de la ville de Cologne)1. Après un premier revers sur son flanc gauche (Berg, la Mark et ville de Cologne), Jean de Brabant remporta néanmoins la bataille après la mort des comtes de Luxembourg et de Ligny (ainsi que de leurs deux demi-frères bâtards) et la capture de Siegfried, archevêque de Cologne et duc de Westphalie, et de Renaud comte de Gueldre.


Conséquences

À la suite de cette victoire, Jean de Brabant acquiert le contrôle définitif du duché de Limbourg, et la ville de Cologne, représentée par ses bourgeois, de manière indépendante du pouvoir archiépiscopale, acquiert de réelles libertés alors que les comtes de Berg et de la Mark brisent une partie de leurs liens féodaux avec l'archevêché de Cologne.

La répercussion des mutations confirmées touche les villes et communes bourgeoises des Pays-Bas qui continuent de s'émanciper. Mais les résistances aristocratiques sont vives. En 1302, à la suite de la bataille des éperons d'or à Courtrai, les communes bourgeoises des Flandres affirment au grand jour leur autonomie face aux rois de France et aux chevaliers flamands, défenseurs de l'ancienne politique des privilèges aristocratiques des maisons princières et seigneuriales.

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