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Les batailles de Sulci -258, Tyndaris -257 et Cap Ecnome -256

La bataille de Sulci

La bataille de Sulci de 258 av. J.-C. est une bataille navale opposant les flottes de Carthage et celles de la République romaine durant la Première guerre punique, près de la ville de Sulci en Sardaigne.

Cette victoire romaine du consul Gaius Sulpicius Paterculus marque la fin de la domination punique en Sardaigne, à exception de la forteresse d’Olbia au nord de l’île. Les deux belligérants engagent environ une centaine de bateaux chacun. Les Romains profitent de la brume pour surprendre la flotte punique, qui après avoir subi quelques pertes, réussit à se réfugier dans le port. Les Romains avancent dans la brume et attendent que les équipages ennemis débarquent, pour attaquer les navires amarrés. Les Carthaginois perdent une quarantaine de navires dans la rencontre.


La bataille de Tyndaris

La bataille de Tyndaris de 257 av. J.-C. fut une bataille navale entre les flottes de Carthage et celles de la République romaine durant la première guerre punique, au large de la ville de Tyndaris en Sicile.

Tyndaris était une ville sicilienne fondée par les Grecs en 396 av. J.-C. localisée sur le promontoire surplombant la mer Tyrrhénienne. Hiéron II, tyran de Syracuse, permit à la cité de devenir une base carthaginoise. La bataille eut lieu dans les eaux entre Tyndaris et les Îles Éoliennes avec à la tête de flotte romaine Caius Atilius Regulus. Ultérieurement, la ville tomba aux mains de Rome.


La bataille

La flotte de Caius Atilius Regulus était ancrée au-delà de Tyndaris quand il observa que la flotte punique naviguait en ordre dispersé. Il donna des ordres à ses navires pour qu'ils suivent les navires en tête. Il prit ensuite une avant-garde de dix navires et se rendit au-devant des Carthaginois. Ceux-ci remarquèrent que l'avant-garde avait réussi à distancer le groupe principal de navires romains et que d'autres Romains s'embarquaient encore sur leurs bateaux.

Prenant l'initiative les Carthaginois contournèrent et attaquèrent l'escadre romaine et coulèrent neuf navires ennemis. Pendant ce temps le reste de la flotte romaine arriva et forma une ligne. Les Romains ensuite attaquèrent les Carthaginois, en coulant huit et capturant dix de leurs navires. Les navires puniques restant battirent en retraite vers les Îles Éoliennes. Cet engagement naval fut suivi de la bataille du Cap Ecnome.


Bataille du Cap Ecnome

La bataille du Cap Ecnome, qui s'est livrée en 256 av. J.-C. entre Rome et Carthage dans le cadre de la Première guerre punique, est considérée comme l'une des plus grandes batailles navales de l'Histoire. Polybe, historien grec ami de Scipion Émilien et expert en art militaire, l'a décrite avec abondance de détails.


Situation

La Première guerre punique dure depuis huit ans. Rome et Carthage se sont affrontées sur terre à Agrigente et en d'autres confrontations mineures sur mer (Lipari, Mylae, Sardaigne et Tindari). Cette dernière bataille navale, en 257 av. J.-C., indique aux deux adversaires qu'ils sont à égalité et qu'il doivent faire un effort supplémentaire pour réussir à s'imposer définitivement. Dans cet objectif, aussi bien Rome que Carthage augmentent la taille de leurs flottes.

Carthage doit apporter des renforts importants aux forces terrestres qui subissent en Sicile la puissance des légions de Rome et perdent peu à peu les cités conquises sur l'île après des siècles de guerre. Rome comprend pour sa part que l'effort doit être porté directement sur le territoire métropolitain des Carthaginois afin de détourner les troupes carthaginoises de la Sicile et terminer ainsi sa conquête. La Première guerre punique est d’ailleurs appelée par les Romains la « guerre de Sicile ». Par conséquent, durant l'été 256 av. J.-C., les Romains : « ...levèrent l'ancre avec 360 navires longs couverts et abordèrent à Messana. Il levèrent l'ancre de là, ils naviguèrent ayant la Sicile à leur droite et, doublé le Pachino, ils poussèrent jusqu'à Ecnome en raison du fait que l'armée de terre aussi se trouvait dans ces mêmes lieux. Les Carthaginois levèrent l'ancre avec 350 navires couverts, ils accostèrent à Lilybée et de là abordèrent à Heraclea Minoa. »

Polybe, source fiable, calcule que chaque navire romain transportait 300 rameurs et 120 soldats de marine. Il en déduit une force navale de 140 000 hommes. Avec un calcul analogue, les Carthaginois sont accrédités de 150 000 hommes. Les chiffres de Polybe alternativement discutés ou acceptés par les historiens montrent une confrontation de dimension épique. Plus de 700 navires et presque 300 000 hommes allaient s'affronter. Par comparaison, la Bataille du golfe de Leyte, la plus grande bataille navale de la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique, opposa 20 porte-avions et 245 navires en tout.


Bataille

Dès le début du combat et suivant les ordres reçus, les navires du centre de la formation carthaginoise se retournent pour fuir et attirer les navires romains afin de disloquer la formation. Les navires romains en pointe se lancent à la poursuite alors que les navires de transport et la ligne d'arrière-garde avancent lentement en maintenant la formation. Les navires carthaginois de l'aile gauche se déchainent sur cette formation plus lente quand ils voient que la pointe romaine s'est suffisamment éloignée. En raison de leur plus grande vitesse, les Carthaginois réussissent à approcher et à se retirer avec plus de sécurité. Les navires romains utilisent encore les corbeaux et ils peuvent donc immobiliser les navires ennemis, permettant ainsi à leurs troupes terrestres de combattre comme elles sont habituées à le faire sur la terre ferme. Dans le même temps, l'aile droite carthaginoise, qui s'est déplacée en haute mer, débute la manœuvre pour attaquer les navires de la dernière ligne romaine en les mettant en difficulté et en tentant de compléter l'encerclement. Enfin, la formation de l'aile gauche, changeant de position, attaque les navires remorqueurs. Ceux-ci doivent couper les câbles de remorquage et débuter à leur tour un dur combat.

L'issue de la bataille se décide quand les vaisseaux d'Hamilcar repoussés prennent la fuite, ce qui permet à Manlius Vulso de revenir vers la formation romaine en remorquant les navires capturés. Dans le même temps, Marcus Atilius et les siens naviguent au secours des navires de la dernière ligne. Ces combattants qui commencent à succomber à l'attaque d'Hannon le Grand reprennent courage. Les Carthaginois se retrouvent attaqués de face et de dos et, pour ne pas être encerclés, ils doivent abandonner le combat et s'éloignent en haute mer. Les deux escadres des consuls se lancent alors au secours de ceux qui sont en danger et qui réussirent à résister grâce à la crainte que les Carthaginois avaient des mains de fer et du combat rapproché. Les Carthaginois encerclés abandonnent 50 navires aux mains des Romains et peu réussissent à fuir le long de la côte.


Après la bataille

Selon Polybe, les Romains perdent 24 navires et aucun n'est capturé alors que 64 navires carthaginois tombent entre les mains des Romains. Retrouvant la terre ferme, les Romains célèbrent la victoire par une distribution de prix aux équipages. Ils réparent également les navires capturés et les intègrent à leur flotte. Après un complément de provisions, ils appareillent en direction de l'Afrique du Nord. Il touchent terre à proximité d'une cité appelée Aspis.

L'amiral carthaginois vaincu, Hannibal Gisco, est crucifié par ses propres soldats. À l'automne, les Romains sont battus et chassés d’Olbia par le carthaginois Hannon (probablement le fis d'Hannibal).

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